Interview de Tatiana Hartje, Engagement Manager chez Azqore

10 février 2021

Tatiana Hartje | mixité | Indosuez | Azqore

Présentez votre métier et la représentation de celui-ci au sein de l'organisation. Quels sont les grands temps forts de votre métier sur l’année ?

Diplômée d’une école de Commerce (spécialisée en gestion d’entreprise), je suis «Engagement Manager», responsable du suivi des clients Prime d’Azqore au sein du Département Project Delivery Services basé à Lausanne, en Suisse. L’accompagnement d’Azqore dans sa profonde transformation est pour moi le principal enjeu stratégique qui doit faire le lien avec celui de nos banques clientes. C’est un défi de tous les instants mais passionnant, qui demande un engagement fort en tant que «Business Partner». Le monde de l’informatique est par défaut un monde où la présence féminine n’est clairement pas majoritaire un peu comme le Négoce International, domaine dans lequel j’ai exercé pendant plusieurs années. Le cursus de formation étant plutôt masculin, on retrouve par la suite plus d’hommes que de femmes dans les entreprises IT. Malgré l’ouverture aux femmes, on constate néanmoins une présence minoritaire dans le «Top Management».

Le métier «Engagement Manager» porte bien son nom : il demande un engagement fort et est surtout très orienté sur la satisfaction client. Cela requiert une grande réactivité, beaucoup d’organisation, d’avoir une vision transverse des besoins des clients et de pouvoir anticiper et les accompagner dans leurs développements. C’est une activité sans temps mort et un rythme de travail soutenu mais dans une ambiance agréable. J’ai de la chance de travailler au cœur du réacteur où tout se passe, et je suis passionnée par mon activité.

 

Quel est votre parcours professionnel ? Comment avez-vous géré les différentes évolutions de votre carrière ?

J’ai un parcours plutôt atypique. Certaines personnes savent très tôt ce qu’elles veulent faire de leur vie. Pour ma part, ce n’était clairement pas le cas. Quand je fais le point sur mon parcours, je dirais que j’ai eu une chance incroyable de rencontrer de très belles personnes me permettant d’évoluer et de relever de nouveaux défis. Rien ne me prédestinait à travailler dans le secteur bancaire qui d’ailleurs ne m’intéressait pas du tout, comme quoi : «il ne faut jamais dire jamais».

Après mes études, j’ai débuté ma carrière en tant qu’hôtesse de terre dans une compagnie d’aviation privée, ce qui m’a permis de maîtriser l’Anglais. Grâce à la maîtrise de l’Anglais, j’ai eu l’opportunité d’intégrer un groupe bancaire turc en tant que contrôleur interne. Cette expérience m’a permis de rencontrer celui qui allait plus tard, me donner la chance de rentrer dans le monde du Négoce International. C’est grâce à ces expériences et ces défis relevés, qu’il y a bientôt 19 ans je suis entrée dans le groupe Crédit Agricole en Suisse. J’ai travaillé 12 ans au département des Risques en occupant plusieurs postes dont «Contrôleur Opérationnel pour le Négoce International». Par la suite, on m’a proposé de reprendre un poste à la Compliance toujours en lien avec le Négoce International. Cette expérience qui m’a ensuite permis de rejoindre Azqore en 2017.

Je dirais que mon parcours est passionné, fruit de rencontres incroyables et de défis relevés sans jamais regretter aucun de mes choix qui m’ont amenée là où je suis aujourd’hui.

 

En quoi être femme était un atout ou un handicap dans votre carrière ? Comment gérez-vous vie personnelle et professionnelle ?

Je n'ai jamais considéré qu'être une femme pouvait être un handicap ou un atout dans ma carrière professionnelle. Je pense sincèrement que la mixité est un élément clé à la réussite d'une entreprise. Hommes et femmes, nous n'avons pas forcément la même sensibilité ce qui permet une grande complémentarité. J'ai beaucoup travaillé dans des environnements professionnels très masculins sans jamais ressentir de problème. Certes, mon ascension professionnelle a sans doute été plus longue que celle d’un homme, mais on dit «tout vient à point à qui sait attendre» et c’est clairement ce qui a fonctionné pour moi.

Mon choix de carrière a bien sûr nécessité de la volonté, de la détermination et de la résilience, mais surtout une grande implication qui n’aurait pas été possible sans soutiens et appuis : c’est une réussite commune. On dit souvent que «derrière chaque grand homme se cache une femme», alors j’aimerais bien entendre un jour la réciproque : «derrière chaque grande femme se cache un homme». 

Être une femme engagée professionnellement demande une gestion fine entre vie privée et professionnelle, mais cela ne m’a jamais demandé de sacrifices quelconques. Je n’ai jamais eu besoin de rechercher l’équilibre entre ma vie de femme, de maman et ma vie professionnelle, car pour moi c’est un tout qui participe à mon épanouissement. Néanmoins, il est nécessaire de définir des priorités qui peuvent évoluer au fil du temps afin de maintenir cet équilibre.

 

Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’entreprise en matière de mixité ? Concrètement, quelles initiatives prenez-vous au quotidien, avec vos équipes, pour avancer sur le sujet de la mixité ?

Je constate avec plaisir que les nouvelles générations de femmes sont beaucoup plus à l’aise avec le fait d’allier ou non carrière professionnelle et vie familiale, sans complexe, ni culpabilité. Les mentalités changent, certes pas assez vite… Mais je constate néanmoins que la tendance va dans le bon sens avec des actions concrètes prises au sein du groupe. J’aimerais néanmoins à l’avenir que ces actions ne soient plus perçues comme quelque chose d’extraordinaire mais de normal, mettant en avant les femmes qui souhaitent progresser dans leur carrière avec un accompagnement adapté.

J’aime également échanger avec mes collègues féminines qui ont pour la plupart de grandes ambitions et une forte envie de s’impliquer pour faire évoluer l’entreprise ainsi que les mentalités. L’encouragement et l’écoute sont des éléments clés, que j’essaye à mon niveau d’instaurer afin de les aider à poursuivre leurs cheminements.

Je trouve que le mot «Mixité» en entreprise est le nouveau mot à la mode et pourtant, cela ne devrait pas être une surprise de voir la société évoluer et voir plus de femmes interagir à des postes importants, et pas pour des questions de quota mais bien pour une reconnaissance des compétences acquises et apportées à la société.

Le partage d’expérience reste pour moi un élément clé et devrait permettre une avancée vers plus d’égalité. Il y a encore peu de femmes membres du Comex dans les différentes entités du Groupe et il est encore très rare que l’on propose à une femme un poste à responsabilité lorsqu’elle souhaite fonder une famille.

 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes générations ?

Je leur conseille de se faire confiance et toujours garder le cap sur leurs ambitions ! De savoir prendre des risques, de ne pas avoir peur du changement qui est souvent synonyme de nouvelles opportunités. De relever les nouveaux défis, d'exprimer leurs attentes, de cultiver leur individualité, leur savoir-faire et leur savoir-être, car la vie professionnelle est un élément clé pour l’épanouissement des femmes et celui de la société.

10 février 2021

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